Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/283

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

époque si reculée, le sens mystérieux de ces symboles, multipliés au point de rendre nécessaire cette interprétation scientifique. Au cinquième siècle, saint Eucher écrira le Livre des formules pour l'intelligence spirituelle des Écritures, Liber formularum spiritualis intelligentiae,dans lequel il donne précisément le sens mystique des nombres, des fleurs, desfigures d’animaux, des plantes, des métaux précieux, qui tous avaient une signification, et dont la valeur et le rapport avaient, préoccupé la philosophie ancienne. Ainsi, comme dans un grand dictionnaire symbolique, seront expliqués les signes employés alors dans le langage théologique, les figures du lion, du cerf, de l’agneau, de la colombe, du palmier, de l’olivier, de la grenade et tant d’autres. C’est, en quelque sorte, le secret des hiéroglyphes chrétiens, mais dévoilé volontairement par, le prêtre dès que le danger des persécutions est passé, dès que la nécessité de la discipline du secret s’est évanouie, et que l’Église peut satisfaire à ce besoin, qui est en elle, de tout communiquer, bien différente en cela des sacerdoces anciens, dont la règle et la discipline étaient de tout cacher et de tout ensevelir.

C’est parce que les religions sont nécessairement symboliques qu’elles deviennent le principe et le berceau des arts tous les arts sont nés l’ombre d’une religion. Et je ne m’en étonne pas ; car, si