Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/32

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avons trouvée dans Claudien, que nous trouverons encore dans Prudence, dans Rutilius ; c’est celle qui se perpétuera de siècle en siècle, et qui fera redire à’Dante que c’est en vue de la grandeur chrétienne de Rome que Dieu a fondé l’empire romain.

Ainsi cette pensée romaine ne s’est pas évanouie en présence de la barbarie elle est encore suscitée pour lui résister, pour la combattre ; et Léon le Grand ne fait que commencer cette glorieuse résistance, qui continuera par Grégoire le Grand et plus tard par ses. successeurs, jusqu’au jour où la barbarie purifiée, régénérée, victorieuse d’elle-même, viendra s’incliner dans la personne de Charlemagne et relever l’empire d’Occident.

Nous avons suffisamment établi que, quelque puissance que nous trouvions alors à la papauté, elle ne devra rien aux temps barbares, elle s’est constituée au grand jour de l’antiquité, sous l'œil jaloux du paganisme, sous l’œil clairvoyant des Pères de l’Église, dans les grands siècles de la théologie chrétienne, et elle ne doit rien aux ténèbres. Elle a été établie avec cette puissance incontestable pour résister, pour combattre la barbarie menaçante, et commencer une lutte qui ne finira que momentanément avec Charlemagne, car elle se renouvellera bientôt après lui ; et lorsque Grégoire VII infligera à Henri IV cette pénitence qu’on lui a tant reprochée, il ne fera que continuer ce