Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/334

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vre sur les genoux. Ouvriers sacrés. Francs, Saxons chantant des psaumes. Le travail sanctifié. — Commencement des confréries. L’atelier chrétien et les établissements de saint Louis. — Au moyen âge, les corporations ouvrières font l’émancipation des communes en France, la force des républiques lombardes en Italie. — Nul n’est citoyen de Florence, s’il n’est enrôlé dans un des douze arts. Ne craignez pas que cet empire de l’industrie étouffe le sentiment du beau. Ce sont ces compagnies d’ouvriers qui font bâtir Sainte-Marie-de-la-Fleur, Or-San-Michele ; et c’est pour elles que Giotto couvre le Palais Vieux de ses fresques.

Différence entre les villes païennes et les villes chrétiennes. — Le christianisme a retrouvé, pour ainsi dire, la vie humaine et les affections de l’homme. Tout l’homme était tourné vers le dehors : il vivait sur la place publique, ou, dans l’atrium richement décoré, il recevait ses amis et ses clients ; les petites chambres étroites, qui donnaient sur le portique, étaient bonnes pour les femmes, les enfants, les esclaves. Mais le christianisme tourne le cœur de l’homme vers les joies de l’intérieur, il lui rend la vie de la famille, il lui fait trouver son bonheur au dedans de sa maison ; l’homme en sort le moins possible ; et c’est pourquoi il embellit le lieu où il passe ses jours avec sa femme et ses enfants : boiseries, tapisseries, riches mobiliers, argenterie habilement ciselée. —