Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/370

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vingiens on voit un certain nombre de personnages illustres, qui furent plus tard évêques et canonisés ensuite,’appelés à la cour des rois et élevés aux premières dignités du royaume, à cause de leur habileté dans l’art de bien dire, quia facundus erat, parce qu’ils avaient le pouvoir qui dès lors subjuguait les esprits. Et, d’autre part, si vous poursuivez plus loin, si vous arrivez en plein moyen âge, au moment où déjà la langue française s’écoute parler, vous remarquerez que le premier caractère de cette littérature, naissante est d’être une littérature militaire, chevaleresque, destinée à faire le tour de l’Europe mais toute l’Europe lui rendra ce témoignage, qu’elle est originaire de France, qu’elle est née sur cette terre où on aime à dire finement, mais par-dessus tout à faire de grandes choses : rem militarem.

Ainsi nous avons constaté l’origine des trois grandes nationalités néo-latines, en Espagne, en Italie et en Gaule. En arrivant ainsi au terme de l’étude que nous nous étions proposée cette année, nous trouvons deux points établis : le premier, que le monde romain, que la civilisation antique. périt moins complètement, beaucoup moins vite qu’on ne pense, qu’elle résista longtemps à la barbarie, que ses institutions, bonnes ou mauvaises, ses vices comme ses bienfaits, se prolongèrent longtemps dans le moyen âge et en expliquent les erreurs, dont la cause et la source étaient mal