Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/438

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rudition jusqu’à citer le texte grec de l’lliade. Il reste à savoir si, au dessous de l’Eglise, on trouve ces professions savantes qui partagent avec elle la charge d’éclairer les sociétés.

C’est l’opinion commune, qu’aux premiers temps du moyen âge la médecine s’enferma dans les cloîtres, et redevint ce qu’elle avait été avant Hippocrate, une science sacrée, réservée aux prêtres, destinée à relever par ses prodiges la majesté des autels. Cette opinion semble se confirmer, quand’on voit l’archevêque Benedictus Crispus de Milan s’arracher au soin des âmes pour écrire en vers latins un recueil de formules médicales. Cependant nous avons déjà reconnu dans les diplômes de Lucques plusieurs médecins laïques. En parcourant les archives de Pistoia, on trouve à la date de 727 Guidoald, médecin des rois lombards, en 748 Fredus, en 777 Léon, en 1095 Bonsegnore, tous trois médecins,sans aucune qualification qui leur attribue un rang dans l’Église. Une charte de Bérenger, datée de 996, et conservée au Vatican, fait figurer parmi les témoins maître Landolphe de Serravalle, physicien[1]:c'est ainsi qu’on désigne souvent ceux qui professent l’art de guérir. Des la fin du dixième siècle l’école de Salerne jetait tant

  1. Brunetti, archivio diplomatico toscano N°68 et suiv., Archives du Vatican, copie authentique dressée en 1282 , d'un diplôme de Béranger daté des nones d'août 996 : Presentibus... magistro Landolfo de Seravalle physico