Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/439

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’éclat, qu’Adalbéron, évêque de Verdun, y allait chercher un remède à ses infirmités. Au siècle’ suivant, la science médicale y était professée.par une femme qu’on ne nomme pas, mais qui effaçait tous les docteurs contemporains[1]. Plus tard, quand l’école entière adresse au roi d’Angleterre ces préceptes fameux, destines à devenir le code de la médecine au moyen rien n’y trahit la main d’un prêtre ; et Jean de Milan, qui passe pour les avoir rédiges, prend le titre de docteur, mais non celui de clerc. L’Église est si loin de confisquer à son profit l’art de guérir, qu’elle en redoute les tentations pour ses moines:un canon du second concile de Latran, en 1129, interdit aux —religieux l’exercice de la médecine, où ils se portent par une coupable passion de s’enrichir, et menace de peines sévères les supérieurs assez faibles pour tolérer un tel abus[2] (2).

D’un autre côté, si l’étude du droit ne périt jamais en Italie, c’est que ce pays garda le sens pratique des vieux Romains, le génie des affaires, la passion de plaider, et que, selon le témoignage de Wippo, quand on paraissait devant le juge, il fallait produire ses textes. C’est ainsi qu’une requête rédigée pour l’évêque d’Arezzo contre l’évêque de

  1. Hugues de Flavigny Chronic. ad anno 984 Orderic Vital ad Ann. 1059 Tiraboschi, Storia della Letteratura italiana, VI, lib 4 cap 6
  2. Concilium Romanum , anni 1139,canon 9. Concilium Turonense, anni 1163, canon 8.