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EXTRAIT
DU RAPPORT DE M. VILLEMAIN À L’ACADÉMIE FRANÇAISE


(SÉANCE DU 28 AOÛT 1856)




« Un récent émule de M. de Montyon vient d’établir un prix annuel de haute littérature à décerner par nous. Que le nom de M. Bordin demeure consacré par cette noble intention et par l’application qu’elle en recevra ! Aujourd’hui même, et pour le premier essai de ce prix nouveau, nous aurions pu hésiter entre plusieurs travaux remarquables par l’importance du sujet, l’étendue des recherches. Ce mot de haute littérature nous a paru désigner surtout ce qui est à la fois savant et inspiré, ce qui ne se sert des lettres que pour parler à l’âme, ce qui ne conçoit et n’applique l’art d’écrire que sous les formes les plus graves et les plus pures.

« À tous ces titres, un talent célèbre et regretté devait préoccuper notre souvenir et fixer nos suffrages. Ce nom, ce talent, c’est celui de M. Ozanam ; ce sont ses leçons publiques, sa vie justement honorée et les derniers travaux de cette vie si courte. Lorsqu’il s’agit de pareils droits littéraires, aussi durables que purs, personne sans doute n’alléguera, comme un obstacle à ce choix de si bon exemple, que l’auteur a cessé de vivre. La couronne du talent ne s’attache pas seulement à la