roles que dans cette famille religieuse qui lui survit, qui se propage par tout l’Occident sans y porter ni la haine de Rome ni le goût de la révolte, et qui n’aurait jamais étendu si loin ses rameaux, si le schisme en eût desséché la racine[1].
Le Monastère de Luxeuil. Les Irlandais en Austrasie.
L’école monastique de Luxeuil vient de s’ouvrir, et avant le milieu du septième siècle on en voit sortir les réformateurs du clergé austrasien. Ce sont d’abord des évéques : Ragnacaire de Bâle, Chagnoald de Laon, Achar de Noyon, Audomar de Thérouanne, tous barbares d’origine, mais dont la fougue, domptée, non pas éteinte, par l’éducation du cloître, devait ranimer le corps attiédi de l’épiscopat. Ce sont ensuite les fondateurs de monastères le Franc Romaric, qui bâtit Remiremont ; Théodefrid, premier abbé de Corbie l’Irlandais Dichuill, honoré sous le nom de saint Die ; l’Aquitain Remacle, appelé d’abord à gouverner l’abbaye de Solignac, et qui plus tard éleva celle de Stavelo et de Malmedy. En même temps que la règle de saint Colombàn prenait possession de ces nouvelles colonies, son nom repassait la mer avec tout l’éclat de la sainteté, agitait les monastères d’Irlande, et y multipliait les vocations. Le nombre des Irlandais sur le continent devint tel, qu’en plusieurs lieux on éleva des hospices destinés aux pèlerins de leur nation. On ne recevait pas impunément des hôtes si élo-
- ↑ S. Columbani .Epist. ad Bonifacium Papam.