Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui distinguent les fonctions des diacres et des prêtres, règlent l’élection, la résidence et la juridiction des évêques, et couronnent toute la hiérarchie sacrée par l’autorité du pontife romain. Les Pères du concile d’Arles adressent leurs décisions à saint Sylvestre, « croyant que c’est à lui de les notifier aux autres, puisqu’il a plus grande part dans le gouvernement de l’Église. » Et l’assemblée de Sardiques se propose « d’honorer la mémoire de l’apôtre Pierre, en déclarant que si un évêque déposé par ceux de sa province veut en appeler de leur sentence, l’évêque de Rome sera prié de lui donner des juges. » Tels étaient les étroits liens qui rattachaient au saint-siége les provinces du Nord, longtemps avant les pontificats de saint Léon et de saint Grégoire le Grand. Si l’on veut achever de connaître les mœurs religieuses de ces contrées par un document sur lequel nous aurons lieu de revenir, la Vie de saint Severin, apôtre du Norique, on y voit figurer tous les ordres du clergé, jusqu’aux portiers et aux chantres, les ermites, les moines et les vierges sacrées ; on y trouve le culte des reliques, les dîmes levées pour les pauvres, le rituel des funérailles, les prêtres veillant auprès de la dépouille des morts ; et enfin, avant les barbares, toutes les formes liturgiques, toutes les observances qu’on avait voulu faire dater de la barbarie[1].

  1. Sur le nombre des évêques authentiques de l’ancienne Ger-