repousser les païens de la Saxe jusqu’au Weser, et, de ce côté, tout annonçait de grands événements.
Grégoire II et S.Boniface.
Dans ces circonstances, le siége apostolique fut occupé par saint Grégoire II. Issu d’un sang patricien, nourri des traditions de la politique romaine, il jugea les temps où il était venu, et ne les craignit pas. D’une part, il voulut demeurer jusqu’au bout fidèle au passé, et ne point trahir la vieillesse de l’empire. Il contint les Italiens dans le devoir, sans rien abandonner de leurs droits il ne rendit point les clefs de Rome aux Lombards. D’un autre côté, il ne renonça pas à l’avenir de la société chrétienne ; il y pourvut en assurant l’adoption des jeunes nations du Nord. Dès lors, deux soins le préoccupèrent : il fallait presser l’effort de l’apostolat dans la Germanie païenne ; il fallait affermir pour jamais les Églises fondées dans les provinces des Francs. Déjà, par ses ordres, trois légats avaient visité la Bavière, afin d’y rétablir la pureté du dogme et la sévérité de la discipline. Cette légation ne remplit pas tous les vœux du pontife : l’instrument de ses desseins n’était pas encore trouvé, lorsqu’à la fin de l’année 718, un moine anglo-saxon se présenta devant lui, et, tirant de son manteau une lettre de son évêque Daniel de Winchester, attendit humblement la réponse[1].
- ↑ Anastase bibliothécaire, Vita Gregorii II. Schannati, Concilia German. ad ann. 716. Bonifacii Vita, auctore Willibaldo. « Sanctus itaque papa repente hilari vultu, arridentibusque oculis