Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/189

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au moment où il commençait à parcourir le pays, la guerre qui éclata entre Ratbod, duc des Frisons, et Charles Martel, ayant dispersé pour quelque temps les chrétientés naissantes, Winfried s’était retiré en Grande-Bretagne. H venait maintenant de la quitter une seconde fois pour visiter Rome et s’y confirmer dans sa vocation. Le pape l’accueillit et le retint, s’assura de sa doctrine et de sa piété, et, après de fréquents entretiens, il lui conféra les pleins pouvoirs dont la teneur suit : « Au prêtre Winfried, Grégoire, serviteur des serviteurs de Dieu. Les pieux desseins de votre zèle enflammé dans le Christ, et les preuves que vous nous avez données de votre foi, exigent que nous vous appelions au partage de notre ministère pour la dispensation de la parole divine. Apprenant donc que dès l’enfance vous avez étudié les lettres sacrées, et que, pressé par la crainte de Dieu de faire valoir le talent qui vous fut confié, vous êtes parti pour répandre chez les nations incrédules le mystère de la foi, nous vous félicitons de votre religion et nous voulons aider à la grâce. Puis donc que vous avez eu la modestie de soumettre votre désir à l’avis du siége apostolique, comme un membre qui attend son mouvement de la tête directrice de tout le corps au nom de l’indivisible Trinité, par l’inébranlable autorité du bienheureux Pierre, prince des apôtres, dont nous occupons la chaire, nous ordonnons que