Le concile de Soissons avait ordonné que les synodes seraient célèbres tous les ans et Boniface, principal auteur du décret, en pressa l’exécution dans une suite d’assemblées, dont les statuts annuels, appropriés aux besoins des temps et des lieux, naturalisèrent en quelque façon la foi chrétienne dans l’esprit et jusque dans la langue des barbares. Injonction fut faite aux prêtres d’enseigner à tous les fidèles de leurs paroisses l’oraison dominicale et le symbole, comme aussi de se mettre en état d’entendre dans l’idiome du pays les abjurations, professions de foi et confessions des catholiques. Enfin, pour affermir la discipline de l’épiscopat, dont les désordres avaient fait le péril principal de ce siècle, on releva la juridiction des métropolitains, qui devaient se rattacher par un lien plus étroit à la chaire de Saint-Pierre. Boniface ne réussit qu’imparfaitement à reconstituer la juridiction archiépiscopale en Neustrie. Mais, à moins d’abandonner l’ouvrage de tant d’années, il fallait sur les bords du Rhin un siège puissant, dont l’autorité s’étendit la fois sur la frontière chrétienne et sur le champ de bataille des missions. L’assemblée des Francs choisit Mayence pour métropole ; et Boniface, qu’on a accusé d’avoir convoité ce siège, d’en avoir dépossédé Gewielieb afin de s’en ménager l’usurpation, ne l’accepta
l’excellente discussion de Rettberg, p.353, et Binterim, Deutsche Concilien, t. II, p. 15. Seiters, p. 438. Vita Gregorii Trajectensis, apud Mabillon, A. SS. 0. S. B., III, part. 2°, cap. IX.