qu’après une longue résistance. Ses vues s’étaient, arrêtées sur Cologne, plus près du Nord et des païens de la Frise, dont le souvenir le poursuivait. Cependant, par un bref en date du 4 novembre 748, le pape Zacharie lui conféra l’église de Mayence érigée en métropole, « ayant sous sa juridiction Tongres, Cologne, Worms, Spire et Utrecht, avec tous les peuples de la Germanie, où la prédication du vénérable évêque avait porté la lumière du Christ[1]. » Le travail de restauration qui s’achevait ainsi dans l’Église germanique devait se continuer dans l’État. L’esprit de discipline, ramené dans les rangs du clergé, gagna les grands ; tout tendit à l’unité. Il était temps de mettre fin au désordre d’une royauté impuissante sous des maires souverains. Le pape, consulté, conseilla de rétablir
- ↑ Sur l’affaire des juridictions archiépiscopales, voyez surtout la lettre 54 de Zacharie à Boniface. Boniface expose ses idées en ce qui touche les droits et les devoirs des métropolitains dans la lettre 65 à Cuthbert. Sur l’élévation de Boniface au siège de Mayence, Bonifacii Epist., 72, Zacharias Bonifacio. La lettre du pape résume les travaux de saint Boniface jusqu’à cette époque : « Qualiter hominus Deus noster sanctae Ecclesiae propitiatus sit, et laboribus sanctissimae fraternitatis tu e cooperator exstiterit, per singula edicere longum est. Tamen, ut haec quae objicimus confirmemus, quæ ex parte te narrante perspeximus, enarramus. Igitur, dum in Germania provincia tua fraterna sanctitas fuisset directa a sanctae recordationis praedecessore nostro domino Gregorio papa, et, post inchoatum opus et aliqua ex parte spiritualiter aedificatum, Romam reversus, ab eo episcopus ordinatus, et illic ad praedicandum denuo remissus es, et elaborasti, Deo praevio, nunc usque per annos XXV in eadem praedicatione ex quo episcopatum suscepisti. Sed et in provincia Francorum nostra vice concilium egisti, et juxta Canonum instituta, Deo eis annuente, omnes flexi sunt obedire. »