Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/292

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Ses parents le mirent donc au monastère d’Utrecht et il y fit tant de progrès dans les lettres sacrées, qu’on l’envoya aux écoles d’York, où les leçons d’Alcuin attiraient un grand concours de jeunes gens des contrées étrangères. Il y passa quatre ans, et revint en Frise avec un grand savoir et beaucoup de livres. Alors on l’appliqua à la prédication de l’Évangile dans le canton d’Ostracha. Mais, au milieu des païens, il n’oubliait pas ses amis d’Angleterre. Pendant qu’il bâtissait un oratoire, Alcùin lui adressait des vers pour les inscrire au porche de l’édifice. Vers le même temps, il recevait de l’un de ses condisciples d’York une épître qui commençait ainsi :«  Frère chéri de cet amour divin plus fort que le sang, Liudger que j’aime, puisse la grâce du Christ vous sauver ! Prêtre honoré aux rivages occidentaux du monde, vous êtes savant, puissant par la parole, profond par la pensée. Tandis que vous grandissez dans le bien, ministre de Dieu, souvenez-vous de moi, et que vos prières recommandent au ciel celui qui vous célébra dans ses chants trop courts ! » Et le poëte finissait, demandant à son ami un bâton

    illis collectionibus quasi libellos ;.quumque invenisset sibi liquorem cum festucis imitabatur scribentes, et offerebat nutrici suse quasi libros utiles custodiendos. Et tum si quisdiceret :Quid fecisti hodie ? dixit se per totum diem aut componere libros aut scribere, aut etiam legere. Quumque interrogaretur Quis te docuit ? respondens, ait « Deus me docuit. »