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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/338

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Mais la loi chrétienne a horreur du sang : elle cherche à réparer l’homme, au lieu de le détruire. L’idée de la peine est donc poussée plus loin. Il ne suffit plus qu’elle réprime, ce n’est pas assez qu’elle expie : il faut qu’elle corrige. Et, à cause du souverain respect que le christianisme profésse pour le libre arbitre, il faut encore que tout se passe sans contrainte, et que le châtiment soit consenti. Voilà les conditions du problème : comment l’avait-on résolu ?

Le premier point était de trouver, au lieu de la force publique, qui réprime, par des moyens violents, un pouvoir qui siégeât dans le for intérieur, et qui n’agît que par les voies morales. Les fugitives. terreurs du remords pouvaient quelquefois troubler le repos du païen ; mais, n’étant pas soutenues par une ferme connaissance du bien et du mal, elles avaient peu de prise sur la volonté criminellê. Il s’agissait d’y substituer un sentiment plus durable, derrière lequel il y eut une idée précise, impérieuse,et qui ne se laissat pas impunément désobéir. Le sentiment que le christianismè introduisit fut la crainte de Dieu. Ainsi se trouvait constitué, pour ainsi dire, un pouvoir capable de faire la police de l’âme, de saisir la volonté, non.plus seulement dans l’acte du crime, mais dans l’intention même, et de l’arrêter par cette première répression qu’on appelle le repentir. Mais la police des âmes devait avoir son tribunal ; et, comme il y