Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/363

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Ses petits-fils ne reconnaissent plus la souveraineté de l’empire.

Mais, en recevant les images d’Anastase, en les gravant sur l’or qu’il jetait au peuple, Clovis rendait un dernier hommage à la souveraineté impériale. Ses petits-fils brisèrent le lien. L’historien Procope marque le moment de la rupture au temps où Justinien confirma aux princes des Francs la cession des terres que les Goths avaient possédées dans les Gaules. Il ajoute qu’à partir de ce jour les rois barbares présidèrent les jeux équestres au cirque d’Arles, et frappèrent des monnaies sur lesquelles leur effigie remplaça la tête de l’empereur. En effet, les monnaies de Théodebert représentent ce roi dans le costume des Césars, le front ceint d’un diadème de perles, avec cette inscription : VICTORIA AUGUSTORUM VICTORI. Il punissait ainsi Justinien d’avoir pris le titre de vainqueur des Francs ; et la mort le surprit méditant d’aller châtier l’orgueil byzantin jusque dans les murs de Constan-


    contulit munera. Ab illa die, consul simul et Augustusmeruit appellari. » L’accord des deux auteurs prouve que le titre d’Auguste n’est pas introduit ici par confusion, mais que Clovis le prit et le porta. Sur le consulat de Clovis il faut consulter Adrien de Valois, Gesta Francorum, VI, 508. Les vues de cet excellent esprit se trouvent complètement confirmées par les belles découvertes numismatiques de M. Lenormant, qui est arrivé à déchiffrer les légendes jusqu’ici négligées des premières monnaies mérovingiennes, Revue numismatique, t. XIII, p. 206. Enfin le titre de proconsul est expressément donné à Clovis dans le texte du prologue de la loi salique, tel que M. Pardessus l’a restitué (p. 345) : « Quod minus in pactum habebatur, idoneo per « PROCONSOLIS regis Clodovehi et Hildeberti et Chlotarii fuit lucidius emendatum. »