dix-huit sur l’administration de la justice. La main de l’homme d’État se fait moins sentir, mais celle du prêtre est plus marquée dans le livre du Chemin royal, composé pour Louis le Débonnaire par Smaragde, abbé de Saint-Michel. L’idéal de la monarchie chrétienne s’y produit sous des traits dont la douceur se ressent de la faiblesse du prince régnant, mais qui ne sont pas sans charme. Si le pieux auteur ne peut oublier ni Josué renversant les murs de Jéricho, ni la fronde du roi berger qui terrassa Goliath, ses préférences sont pour la sagesse de Salomon et pour la piété d’Ezéchias. Il prêche toutes les vertus qui ont horreur du sang, qui en préviennent l’effusion, l’amour de Dieu et des hommes, l’amour de la paix, la patience, la clémence, la miséricorde et l’image qu’il trace des rois justes rappelle les vieillards de l’Apocalypse, que la grande mosaïque d’Aix-la-Chapelle représentait mettant aux pieds du Sauveur leurs couronnes d’or. « Oh qu’elle est heureuse, la condition des bons rois qui brillent ici-bas de tout l’éclat des exploits temporels, et qui trouventx dans le ciel le repos de l’éternité Ici, la terre les nourrit de ses délices là-haut, la gloire les enveloppe comme d’un vêtement. Ici, la foule des peuples se presse sur leurs pas ; là-haut, ce sont les choeurs des anges qui leur servent de cortège. Ici, la milice de l’empire leur obéit là-
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