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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/388

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En même temps Grégoire II écrivait à Charles Martel. Nous ne connaissons rien de sa lettre ; mais nous savons que, bientôt après, Grégoire III envoyait à Charles des clefs et des chaînes bénites, en mémoire de l’apôtre Pierre les chaînes, symboles de captivité les clefs, emblème de délivrance. Par le même message, et en vertu d’un décret des principaux de Rome, il offrait au duc des Francs le titre de patrice, lui mandant que le peuple romain était prêt à se mettre sous la protection de son bras invincible. La mort qui surprit Charles Martel au milieu de ses victoires ne lui permit pas de répondre a des offres si glorieuses. Mais Pépin reçut les insignes du patriciat, ses fils en recueillirent les droits, et nous avons vu comment Charlemagne en comprit les devoirs. Le samedi saint de l’an 774, ayant laissé son armée sous les murs de Pavie, il se présenta devant Rome à trois milles de la ville sainte, il trouva la bannière et les magistrats venus au-devant de lui a un mille, toutes les corporations avec leurs chefs et les enfants qui étudiaient aux écoles, tous portant des palmes et chantant des hymnes ; enfin, la croix qui ne sortait que pour les

    Gestis Longobardip.XLIX. Nous nous accordons avec Baronius, Bossuet, le cardinal Orsi, et la plupart des critiques modernes, pour attribuer au pape Grégoire Il la lettre à Léon l'Isaurien, qu’Anastase et Fleury attribuent à Grégoire III. Les raisons de décider sont développées par Orsi dans sa dissertation Della Origine del dominio de romani pontefici. Voyez aussi le livre de M. l’abbé Gosselin,du Pouvoir du Pape au Moyen âge, nouvelle édition, p. 214 et suiv.