mettre à l’arianisme les, destinées du genre humain [1].
L’avenir n’en décida pas ainsi., La foi seule, fausse ou vraie, fait les sociétés durables. Les peuples ne restent pas longtemps au service des systèmes où ils ne voient que l’autorité des hommes. Or l’arianisme était une doctrine déiste, qui n’avait pas le courage de s’enfoncer dans les obscurités fécondes du dogme ; c’était une transaction misérable de la théologie avec la philosophie païenne la Trinité d’Arius renouvelait celle de Platon. En niant la divinité du Christ, il ôtait le mystère, il diminuait la foi. Du même coup, il détruisait toute la grandeur du sacrifice de la Rédemption~ et, en ne mettant plus qu’un homme sur la croix, il diminuait l’amour. C’était pourtant de~la foi et de l’amour, c’était de ce dogme de l’Homme-Dieu que
- ↑ Parmi les admirables églises de Ravenne, il y en a trois qu’on croit bâties par les ariens : Saint-Apollinaire le Neuf, Saint Esprit et le baptistère de Sainte-Marie in Cosmedin, dont on attribue les mosaïques a l’archevèque saint Agnctius, après qu’il eut rendu cet édifice au culte catholique. Mais les catholiques avaient déjà un baptistère, le même qu’on admire aujourd’hui auprès de la cathédrale et la discipline de ce temps ne permettait pas de baptiser en deux endroits. Les mosaïques de Sainte-Marie in Cosmedin se rapportant toutes l'idee du baptême, il faut donc les reconnaitre pour l'œuvre des ariens, qui seuls y ont administre le sacrement. Au sommet de la voûte on a représenté le baptême du Sauveur dans le Jourdain. Le fleuve y est figuré à la manière des anciens, par un vieillard versant une urne. Au-dessous, les douze apôtres, séparés par des palmiers, et tenant des couronnes, à l’exception de saint Pierre et de saint Paul dont le premier porte des clefs, et le second des livres. Entre ces deux apôtres, la croix est placée sur un trône couvert de tapis précieux.