La poésie, en effet, conspirait avec la science pour sauver la majesté impériale. Parmi les épopées dont le moyen âge ne se lassait pas, on en distinguait quatre, celle de la prise de Troie, celles d’Alexandre, de César, de Charlemagne, qui ne forment, à vrai dire, qu’un grand cycle destiné à célébrer les origines de la monarchie. Mais je m’arrête surtout a deux écrits où l’on surprend la pensée populaire des deux contrées que la cause des empereurs arma l’une contre l’autre, l’Italie et l’Allemagne. L’Italie avait la fabuleuse chronique des.Reali di Francia citée au quatorzième siècle comme autorité historique, et depuis longtemps propagée du pied des Alpes jusqu’au phare de Messine. On y donnait à Constantin un fils nommé Fiovo, qu’il faut bien reconnaître pour Clovis, puisque le ciel lui envoie l’oriflamme, puisqu’il conquiert Paris sur les païens, et devient la tige de la maison royale des Francs. Ce héros succède a tous les droits de Constantin ; il les communique à ses descendants, Fiorello, Fioravante, Gisbert au
que les deux derniers livres soient de la même main. Mais tout
porte à penser qu’on y trouve-la doctrine de S. Thomas, telle que
ses disciples la recueillaient de sa bouche, et que ce traité, comme
plusieurs autres, n’est qu’une rédaction de ses leçons. (Voyez
Echard, Script. Ord. Praedict.)
Du reste, il apporte un tempérament
considérable à l’autorité impériale, en reconnaissant au pape le
droit de la transférer.
Dante, de Monarchia. On trouvera une analyse plus complète
de cet écrit, et des textes du Convito et de la Divine Comédie qui
s’y rapportent, dans mon Essai sur Dante et la Philosophie catholique au treizième siècle.