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fier visage, traductions un peu libres des noms mérovingiens mais, enfin, le dernier d’entre eux, Michel, est le père de Pépin et l’aïeul de Charlemagne. Ainsi la tradition italienne faisait en quelque sorte le commentaire de la mosaïque de Léon III ; elle remplissait par une généalogie romanesque l’intervalle entre les deux grands empereurs chrétiens. La poésie populaire a liorreur du vide[1].

Légende de saint Amon.

D’un autre côté, et dès le douzième siècle, la légende allemande de saint Annon remue pour ainsi sa dire le ciel et la terre, toute l’Écriture et toute l’antiquité, pour les faire concourir à l’apothéose de l’empire des Francs. Le poëte commence par la Création que la parole divine partage en deux mondes, celui des esprits et celui des corps. Tout y obéit à la loi les astres et les nuages, les plantes et les bêtes ; tout, hormis les deux plus nobles créatures, l’ange tombé pour toujours, et l’homme déchu, mais rachetable. Le dessein de la Rédemption se révèle dans la vision de Daniel et dans la succession des quatre monarchies qui préparent la royauté du Christ. De la le destin de Rome et la vocation de César. César paraît en Germanie pour

  1. Li Reali du Francia, nei quali si contiene la generazione' degl'imperatori, duchi, principi, baroni e paladini du Francia, con le grandi imprese e battaglie da loro date, comminciando da Constantino imperatore ; Venezia, 1825. les Reali di Francia sont plusieurs fois cités par Jean Vilani. Cf. Ranke, Zur Geschichte der italienischen Poesie.