Rome avait beaucoup fait quand elle déclara tous les peuples citoyens d’une même cite mais la cité pouvait périr. Il était d’une politique plus hardie, mais plus durable, de les déclarer frères. Mais si la monarchie occupe la scène des temps barbares, elle n’y est pas seule elle y trouve deux résistances destinées à devenir deux pouvoirs, l’une du côté de l’aristocratie guerrière, l’autre du côté du peuple.
L'aristocratie militaire. Origines de la féodalité.
Quand on ne consulte que les monuments historiques des Francs, on a lieu de douter qu’il y eût chez eux une noblesse héréditaire et il se peut, en effet, que cette institution, comme plusieurs autres communes aux nations sédentaires du Nord, ait disparu chez les peuples mobiles qui se jetèrent dans les hasards de l’invasion. Mais toutes les traditions de l’ancienne Germanie font voir un patriciat religieux et guerrier, des races privilégiées qu’on croit descendues d’un sang divin. Le dieu Heimdalt est allé chercher, bien loin vers le Sud, la femme qui doit donner naissance au Noble le Noble ne se mésallie point ; il épouse la fille du Baron, et ses enfants se nomment par excellence le Fils, le Légitime, l’Héritier. D’un autre côté, les Francs avaient une autre noblesse, non pas héréditaire, mais personnelle, dans le vasselage, dans ce cortége d’antrustions et de leudes qui s’asseyaient à la table du prince, remplissaient les offices de sa