Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/413

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règle. Un traité d’Hincmar, où ce savant évêque reproduit un écrit plus ancien d’Adalhard, abbé de Corbie, fait connaître l’Ordre du palais (de Ordine palatii) tel que Charlemagne l’avait conçu, et comme l’idéal vainement rêvé sous les règnes tumultueux de ses successeurs.

Au-dessous du prince, le chapelain et le comte du palais avaient la charge le premier, des affaires ecclésiastiques ; le second, de juger les procès des séculiers. Ces deux dignitaires rangeaient sous leurs ordres le chancelier, le chambellan, le sénéchal, l’échanson, le maréchal et tous les autres officiers, qu’on avait soin de rassembler en grand nombre et des différentes nations de l’empire, « afin que de tout l’empire quiconque aurait à se plaindre d’un malheur, d’une perte, de la dureté des usuriers, d’une accusation injuste, mais surtout les veuves, les orphelins, tant des grandes familles que des moindres, eussent toujours quelu’un sous la main, pour porter leurs peines à l’oreille charitable du prince. » Outre les grandes charges, trois ordres de personnes composaient la cour. Premièrement, les gens de guerre apportaient au service du souverain un dévouement qu’on avait la sagesse d’entretenir par des présents d’or, d’argent, de chevaux, et par l’abondance d’une table toujours ouverte. Secondement, chaque grand dignitaire avait des disciples, c’est-à-dire des jeunes gens recommandés selon la coutume