Dieu fait vivre pour l’usage commun de tous, les pauvres soient dépouillés par les puissants, battus de verges, jetés dans des prisons, et souffrent beaucoup d’autres violences. Ceux qui agissent ainsi peuvent alléguer la loi du monde ; mais je leur demande si la loi du monde doit abroger celle du Christ. Car leur démence va jusqu’à ce point, qu’aux jours de dimanche et de fête, ils abandonnent l’office divin pour la chasse, et que, pour un tel passe-temps, ils négligent le salut de leur âme et des âmes dont ils ont charge, trouvant moins de plaisir aux hymnes des anges aux aboiements des chiens. » Parcourez les chartes mérovingiennes, les testaments des évêques, les vies des fondateurs d’abbayes ; vous y trouverez les esclaves émancipés par milliers. Les théologiens ne connaissent pas d’œuvre plus capable de calmer la conscience des pénitents que de racheter des captifs. Toute l’antiquité chrétienne avait recommandé l’affranchissement des esclaves comme une oeuvre de charité. Au neuvième siècle, on en fait une œuvre de justice ; et Smaragde, abbé de Saint-Michel, écrit à Louis le Débonnaire « Ordonnez donc, ô roi très-clément, qu’en votre royaume on ne fasse plus d’esclaves ; qu’on traite avec douceur ceux qui vivent en servitude, et qu’on les rende libres, selon la parole d’Isaïe « Voici le jeûne que j’ai préféré dénouer les liens de l’iniquité, briser le joug qui écrase, et renvoyer libres
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