Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/436

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nastique moins faut-il en citer une page, la plus utile peut-être qu’une main d’homme ait écrite, si l’on considère ce qu’elle a fait écrire et ce qu’elle a sauvé. « Parmi les ouvrages des mains, celui pour lequel j’avouerai une préférence, c’est le travail des copistes, pourvu qu’il se fasse avec une scrupuleuse exactitude ; car, en relisant les divines Écritures, ils enrichissent leur intelligence,ils multiplient par la transcription les préceptes du Seigneur. Heureuse application, étude digne de louanges prêcher par le travail des mains, ouvrir de ses doigts des langues muettes, porter silencieusement la vie éternelle aux hommes, combattre de la plume les suggestions du mauvais esprit ! Du lieu où le copiste est assis, par la propagation de ses écrits, il visite de nombreuses provinces:on lit son livre dans les lieux saints, les peuples l’entendent, et apprennent à se détourner de leurs passions pour se convertir au service de Dieu. 0 glorieux spectacle à qui sait le contempler Un roseau taillé, en volant sur l’écorce, y trace la parole céleste, comme pour réparer l’injure de cet autre roseau dont fut frappée, au jour de la Passion, la tête du Sauveur. Mais gardez-vous de confondre le mal avec le bien, par une téméraire altération des textes. Lisez ceux des anciens qui ont traité de l’orthographe, Vélius Longus, Curtius Valérianus, Martyrius sur l’emploi du B et du V, Euty-