inaugurer les écoles ecclésiastiques, ne laissait pas périr l’enseignement profane ; et s’il parut s’effacer un moment derrière la fumée des villes brûlées par les barbares, c’est alors même qu’il jeta un éclat plus vif à l’autre extrémité de l’Europe latine, je veux dire en Espagne[1].
Les écoles en Espagne sous les Visigoths.
Cette contrée, qui donna à la décadence romaine tant de beaux esprits, était échue aux moins violents des barbares, aux Visigoths, dont le chef Astaulfe aimait à paraître vêtu de la toge, à se faire promener comme un proconsul sur un char à quatre
- ↑ S. Gregor., Homil 18 in Ezechiel. Acta S Betharii, episcopi Carnotensis (auctore coaetaneo), apud Bolland. 11 August. :
« Beatus Betharius, urbis Romae oriundus… denique a parentibus
philosophiae traditur… litteris enim decentissime erat ornatus.
tantoque honore institutus, ut doctor divinarum litterarum et
magister totius civitatis (Carnutensis) diceretur » Fortunat.,
Carmina.III, 20
Vix modo tam nitido pomposa poemata cultu
Audit Trajano Roma verenda foro.
Quod si tale decus récitasses aure senatus,
Stravissent plantis aurea fila tuis.
Per loca, per populos, per compita cuncta videres,
Currere versiculos plebe favente tuos.Il semble résulter, d’un autre passage de Fortunat, qu’on faisait encore au forum de Trajan des lectures publiques de Virgile : Carmin., lib. VI, 8, ad Lupum ducem
Si tibi forte fuit sapiens bene notus Homerus,
Aut Maro Trajano lectus in urbe foro.Ces traces de culture littéraire à la fin du sixième siècle ont échappé à la critique de Tiraboschi, si judicieuse et si savante, mais un peu troublée par son hostilité systématique contre les Lombards, qui avaient, du reste, en la personne de Muratori, un zélé défenseur. Cependant Tiraboschi lui -même (t. V, lib. II cap III) cite l’exemple du grammairien Félix de Pavie. C. Paul. Diacon. ; Hist. Long., lib. VI, cap. VII.