cœur pur et une active sollicitude. » Pour lui, la philosophie digne de ce nom était la source et la mère de tout art et de toute science elle embrassait la poésie, la rhétorique, la grammaire, la dialectique, la géométrie, c’est-à-dire la connaissance de la terre et des herbes qu’elle produit. « D’où vient, remarque-t-il, que nous rangeons les médecins parmi les géomètres. » Il y ajoute l’astronomie et la physique, qui dispute, dit-il, de la nature des choses. Au milieu de tant de sujets d’étude, la première préoccupation du sage et le fond même de toute philosophie, c’est la connaissance de l’homme et on ne peut s’empêcher de reconnaître un souvenir confus de la doctrine platonicienne, quand Virgile, pour animer ce composé d’éléments arides, liquides et froids qui doivent former l’homme, veut la réunion de trois âmes. La première (anima) donne la vie au corps, reçoit les impressions de la nature, et ne distingue pas l’homme du reste des animaux ; la seconde (mens) recueille les impressions des sens, les retient, les combine, et s’élève aux vérités abstraites la troisième (ratio) est la raison d’en haut, qui descend dans la pensée ainsi préparée, lui apporte la lumière et le feu, et lui livre les choses célestes. C’est donc avec raison qu’on a considéré l’homme comme un monde en abrégé, puisqu’il contient tout ce qui compose le monde visible : « terre par le corps, feu par l’âme, ses pensées ont la rapidité de l’air, sa science l’éclat
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