Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/495

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pour conserver les traditions de cet art savant, saint Grégoire avait fondé une école avec deux résidences, l’une auprès de la Basilique de SaintPierre, l’autre au palais de Latran : on y montra longtemps le lit où le saint pape, tout brisé de vieillesse et d’infirmités, aimait à se reposer en exerçant lui-même ses élèves, et le fouet dont il menaçait les paresseux. Mais la musique, la dernière des sept sciences profanes, exigeait la connaissance de toutes les autres, le chant supposait l’intelligence des textes sacrés en sorte qu’il ne faut pas s’étonner si l’école de saint Grégoire devient le siége d’un enseignement théologique et littéraire qui durait encore au neuvième siècle[1].

  1. Tiraboschi, Storia della letteratura italiana, t. V, lib. II, cap. II, a réfute péremptoirement les accusations portées par Brucker contre la mémoire de S. Grégoire le Grand. Les plus graves et les plus anciennes ne reposent que sur le témoignage de Jean de Salisbury au douzième siècle, et sur une allégation d’un édit de Louis XI. Il est plus juste de s’en rapporter au biographe de S. Grégoire, Jean Diacre, qui du moins écrivait à Rome, et deux cents ans avant Jean de Salisbury.
    Johann. Diacon., in vita Grégorii cap. II « Disciplinis vero liberalibus, hoc est grammatica, rhetorica, dialectica, ita a puero est institutus, ut quamvis eo tempore florerent adhuc Ronm studia litterarum, tamen nulli in hac urbe secundus putaretur. » Id., ibid., 12, 15 « Nullus pontifici famulantium a minime usque ad maximum barbarum quolibet in sermone vel habitu prœ se ferebat. Sed togata Quiritum more seu trabeata latinitas secum Latium in ipso latiali paltio singluriter obtinebat. Refloruerant ibi diversarum artium studia, » etc.
    Quant aux mathematici que S. Grégoire bannit de Rome, c’est le nom sous lequel toute l’antiquité désignait les astrologues, et Grégoire ne fit que renouveler contre eux les mesures des empereurs. Johann. Diac., Il, cap. vi « Scholam quoque cantorum, qua : hactenus eisdem constitutionibus in sancta Romana Ecclesia modu--