tienté. Le cloître venait à peine de s’ouvrir, que déjà les lettres en prenaient possession. Parmi les premiers disciples de saint Benoît, plusieurs s’illustrèrent par leurs écrits et l’un d’eux, nommé Marcus, avait célébré la fondation du monastère dans un poëme dont on admirait l’élégance. C’était une tradition ancienne que Varron avait habité le mont Cassin, et qu’il y avait ouvert dans son palais un asile aux études philosophiques. Les bénédictins s’honorèrent de ce souvenir, ils ne redoutèrent pas une comparaison si effrayante ; et Pierre Diacre, leur historien, remercie le Christ d’avoir choisi ce lieu savant pour en faire le gymnase de la sagesse éternelle[1].
Mais derrière les murailles de Rome comme sur les hauteurs du mont Cassin, les lettres défiaient
- ↑ Regula S. Benedicti : « In Quadragesima : diebus a mane
usque ad tertiam lectioni vacent. In quibus diebus accipient omnes
singuli codices de bibliotheca, quos per ordinem ex integro legant.»
Petri Diaconi de Ortu et obitu justorum caenobii Casinensis, apud Mai, t. VI Script. V. Nova collectio, p. 246. In vita S Mauri : « Silentio vero ac lectioni ita vacabat, ut pro hoc ipsi etiam sanctissimo
Benedicto mirabilis videretur. » Cf. ibid. Vita S.. Placidi,
Vita Speciosi, Vita S. Severini episcopi. « Casiniensis arcis sublimitas tanto olim culmine viguit, ut romani celsitudo imperii philosophicis
studiis illum in aevum dicaret. Hanc M. T. Varro omnium
Romanorum doctissimus incoluit, » etc. Idem, de Viris illustri. Casiniens.: « Marcus, in Scripturis apprime eruditus, de adventu
S. Benedicti, situ loci, etc., elegantissimos versus composuit.»
Cf. Vita S. Fulgentii, citat. ap. Mabillon, An. SS.O. S. B., l, p. 41 : « Sic laborem et lectionem omnibus commendabat, ut laborantes fratres qui lectionis studium non habebant, minus diligeret, nec magno honore dignos judicaret : contra, studiosos, sed laborare non valentes, summopere amaret.»