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vers le Père de toutes choses au nom du Seigneur Jésus. » Toutefois une telle désignation serait bien incertaine, si Tertullien ne prenait soin de la préciser, quand, revenant sur cette universalité dont le christianisme faisait gloire, il s’écriait « Et en qui donc ont cru tant de peuples, Parthes, Mèdes, Élamites, ceux qui habitent l’Égypte et l’Afrique au delà de Cyrène, Romains et étrangers ceux qui vivent sur les vastes frontières de la Mauritanie, en Espagne, dans les cités des Gaules, au fond de la Bretagne où les armes romaines ne pénètrent pas ; Sarmates et Daces, Scythes et Germains[1] ? »

S’il faut encore se défier de l’exagération oratoire de l’apologiste africain, tous les doutes se dissipent devant le témoignage de saint Irénée, qui écrivait à Lyon dans le voisinage des chrétientés germaniques, et qui n’hésitait pas à recueillir leur suffrage avec celui des plus illustres Églises de la terre. « Si les langues diffèrent, dit-il, la tradition

  1. S. Just. Dialog. cum Tryph., § 117 : Οὐδέ ἓν γὰρ ὅλως ἐστὶ τὸ γένος ἀνθρώπων, εἴτε βαρϐάρων εἴτε Ἑλλήνων, εἴτε ἀπλῶς ᾦτινι οὖν ὀνόματι προσαγορευομένων, ἣ ἀμαξοϐίων ἣ ἀοίϰων ϰαλουμένων, ἣ ἐν σϰηναῖς ϰτηνοτρόφων οἰϰούντων, ἐν οἶς μῃ διὰ τοῦ ὀνόματος τοῦ σταυρωθέντος Ἰησοῦ εὐχαὶ ϰαὶ εὐχαριστίαι τῷ Πατρὶ ϰαὶ ποιὴτῇ τῶν ὅλων γίνονται.

    Tertullian., adv. Judœos, 7 : « Etiam Gætulorum varietates et Maurorum multi fines Hispaniarum omnes termini, et Galliarum diversæ nationes, et Britannorum inaccessa Romanis loca, Christo vero subdita, et Sarmatarum, et Dacorum, et Germanorum, et Scytharum… in quibus omnibus locis Christi nomen, qui jam venit, regnet. »