ne varie point, et les Eglises fondées en Germanie n’ont pas d’autre loi ni d’autre enseignement que celles des Ibères et des Celtes, celles d’Orient et d’Asie, et les-autres qui ont été établies au centre du monde. Mais comme le soleil, créature de Dieu, est le même pour tout l’univers, ainsi le flambeau de la prédication luit pour tous les hommes qui veulent arriver à la connaissance de la vérité. » Ce texte est considérable : il donne au christianisme des Germains une date certaine, antérieure à l’an 200. Il lui donne aussi le caractère, non d’une croyance sans règle et flottante dans les esprits, mais d’un dogme immuable, d’un enseignement discipliné, d’une Église enfin qui a ses évêques, puisque ses traditions font autorité c’est plus qu’une doctrine, c’est une société qui commence[1].
- ↑ Irenæus, adv. Haer., 1, 10 Καὶ οὔτε αἰ ἐν Γερμανίαις ἱδρυμέναι ἐϰϰλησίαι ἄλλως πεπιστεύϰασιν, ἢ ἄλλως παραδιδόασιν, οὔτε ἐν ταῖς Ἰϐηριαῖς, οὔτε ἐν Κελτοῖς, οὔτε ϰατὰ τὰς ἀνατολάς, οὔτε ἐν Αἰγύπτω, οὔτε ἐν Λιϐύῃ, οὔτε αἱ ϰατὰ μέσα τοῦ ϰόσμου ἱδρυμέναι.
Arnob., adv. Gent., lib. I : « Si Alamannos, Persas, Scythas idcirco voluerunt devinci quod habitarent in eorum finibus Christiani. » S. Chrysostome semble compter les Germains sous le nom de Scythes, parmi les barbares convertis à la foi : Quod Christus sit Deus, serm. 71 ; et Théodoret nomme les Germains avec les peuples que les apôtres rangèrent sous la loi du Christ. Grœcar. affect. curat., disput. IX. Sur l’introduction du christianisme en Allemagne, Binterim, Geschichte der deutschen Concilien ; Hefele, Geschichte der Einführung des Christenthums im südwestlichen Deutschlande ; Rudhart, Ælteste Geschichte Bayerns ; Werner, der Dom zu Mainz. Nous avons contrôlé ces écrivains catholiques par la critique d’un savant professeur protestant, Rettberg, Kirchengeschichte Deutschlands.