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Betharius, ce Romain que la faveur des rois alla chercher à Chartres, où il avait porté les traditions savantes de l’Italie. Il fallait de tels maîtres à des disciples destinées aux plus hautes dignités de l’Église, et dès lors on comprend le décret de Clotaire II, qui réserve au prince le droit de choisir des évêques parmi les clercs.de sa chapelle, « à cause de leur mérite et de leur science[1] . »

Les jeunes nobles recommandés au roi.

Mais cet enseignement religieux, ce noviciat d’évêques n’était pas si sévère, qu’il repoussât la jeunesse laïque attirée au palais par une coutume déjà vieille chez les Germains. Dès le temps. de Tacite, les chefs se faisaient gloire de recevoir dans leur cortége les fils des nobles. Plus tard, on voit les rois, les grands, entourés de jeunes gens que leurs pères avaient recommandés, c’est le terme légal qui désignait la condition de ces enfants élevés sous les yeux de leur protecteur, destinés à devenir ses leu-

  1. C’est au père Pitra, bénédictin (Histoire de S. Léger, chapitres II et III), qu’appartient le mérite d’avoir prouvé l’existence de l’école du palais sous les rois mérovingiens, déjà indiquée par les savants auteurs de l’Histoire littéraire, t. III. Le seul travail qui me restait à faire était de porter une méthode peut-être plus rigoureuse dans le choix et l’ordonnance des preuves déjà produites, et de produire des preuves nouvelles. Sur l’origine de la chapelle et l’étymologie du nom, Walafrid Strabo, de Rebus ecclesiasticis. Monachus Sangallensis, 11, 17. Du Cange, Glossar.’. Dupeyrat, Antiquités de la chapelle du roi. En ce qui touche la passion des rois mérovingiens pour la musique, voyez Cassiodore, Variarum, II, 41. Gregor. Turon., Vitae patrum VI Idem , Hist. Lib.VIII, 3. Acta S.Betharii. Bolland., 11 august. Clothacharii Edictum, apud Pertz, t. I, Legum, p. 14 « Vel certe si de palatio eligitur, per meritum personae : et doctrinae ordinetur. »