priant son ami de ne pas croire que, pour louer ses compatriotes, il ait voulu dénigrer les savants irlandais. Mais il lui jette un dernier défi dans une phrase inintelligible, et ces mots obscurs répandent précisément une lumière inattendue sur l’histoire littéraire des Anglo-Saxons. J’y reconnais une citation de Glengus, contemporain du faux Virgile, de même que, parmi les écrivains nommés dans la métrique d’Aldhelm, je retrouve quelques-uns des maîtres qui faisaient autorité chez les grammairiens aquitains. Ainsi la doctrine secrète des écoles de Toulouse avait passé deux fois la mer. Les Irlandais la communiquaient aux Anglo-Saxons ; elle
nansque, ut ita dixerim, pascuosa numerositate lectorum, quemadmodum
poli cardines astriferis micantium ornentur vibraminibus
siderum : ast tamen climatis Britannia occidui in extremo ferme
orbis margine sita, verbi gratia, ceu solis flammigeri et luculento
lunae specimine potiatur, id est, Theodoro infuta pontificatus fungente,
ab ipso tyrocinio rudimentorum in flore philosophicae artis
adulto ; nec non et ejusdem sodalitatis cliente Adriano duntaxat
urbanitate enucleata ineffabiliter praedito.
« … Si vero quippiam, inscitia suppeditante, garrula frontose
convincitur pagina prompsisse, ut versidicus ait :
« Digna fiat fante Glengio gurgo fugax fambulo. »
Cf. Virgilius Maro, apud Mai, Auct. classici, t. V, p. 22 a In
illud Glengi incidam, quod cuidam conflictum fugienti dicere fidenter
ausus est Gurgo, inquit, fugax fabulo dignus est. » Aldhelm
cite deux fois (De arte metrica, p. 520, 546) le Virgile auteur d’un
poëme en vers intitulé Paedagogus, p. 521, l’orateur Andreas, cité
par Virgilius Maro, p. 92, et dont on a un petit poëme dans le Corpus poetarum de Pesaro, t. VI, p. 276. Enfin, p. 521, Aldhelm
nomme Paul le Persan, qui me parait de la même famille que les
Indiens, les Égyptiens et les Cappadociens du faux Virgile : « Junilius
instituta regalia quae a Paulo Persa, Syrorum scholis naviter
instructa didicerat… scribens.