chantres de la chapelle pontificale, qui leur reprochaient d’avoir corrompu les traditions de saint Grégoire. Et, le roi ayant donné tort à ses clercs, « car, disait-il, l’eau est moins pure au bas du ruisseau qu’à la source, » il obtint du pape Adrien les deux chantres Petrus et Romanus, consommés non-seulement dans la science dela musique, mais -dans les sept arts libéraux; il emmena aussi des maîtres de grammaire et de calcul, qu’il chargea de restaurer l’enseignement dans ses États[1] . Tous n’étaient pas au-dessous d’une si grande tache. En effet, sans nous arrêter à ceux qui s’illustrèrent surtout dans l’Eglise et dans l’État, comme Théodulfe et Paulin, nous voyons deux Italiens, Pierre de Pise et Paul Diacre, commencer la réforme de l’école. Charlemagne les trouva, pour ainsi dire, dans le butin de Pavie, à la prise de cette ville, où Pierre s’était illustré par ses disputes publiques contre l’Israélite Jules, où Paul avait étudié à la cour même des rois lombards. Tous deux, otages volontaires ou forcés, se laissèrent enchaîner par la reconnaissance auprès du conquérant devenu leur disciple. Pierre, déjà vieux, acheva sa vie dans les honneurs du palais : il professa la grammaire,
- ↑ Anastase, in Hadriano. Chronicon Eugolosmense, ad ann. 787: « Et dominus rex Carolus iterum a Roma artis grammaticae et computatoriœ magistros secum adduxit in Franciam et ubique studium litterarum expandere jussit.» Cf. Eckehardus, de Casibus S. Galli: « Mittuntur secundum regis petitionem Petrus et Romanus, et cantum et liberalium artium paginis admodum imbuti.»