en comprenant sous ce nom l’étude des poëtes. Paul enseigna le grec à la princesse Rotrude, fiancée au jeune empereur Constantin. C’est alors que Pierre de Pise lui écrivait ces vers au nom du prince : « Nous louons le Christ, Fils unique du Père, qui vous amène, Paul, le plus savant des poëtes, dans nos terres stériles, pour y jeter de fécondes semences. En langue grecque, vous nous montrez un autre Homère, en latin, un Virgile en hébreu, vous égalez le savant Philon. Vous savez que, par la volonté du Christ, notre fille, sous la conduite de Michel, va traverser les mers pour prendre le « sceptre d’un grand empire voilà pourquoi vous enseignez les lettres grecques à nos clercs, afin que, restant à son service, ils se montrent savants devant les princes de Byzance. » Paul Diacre répond avec grâce à tant d’hyperboles il ne se laisse point écraser sous les fleurs, et déclare qu’il n’a rien de commun. avec Homère et Virgile, et qu’il serait bien fâché d’être dans la mauvaise compagnie de ces païens. « Je ne parle point le grec, dit-il en finissant je ne sais pas plus d’hébreu trois ou quatre syllabes apprises dans l’école forment toute la gerbe que je puis porter vos greniers. » La correspondance de ces deux émigrés éclaire les commencements du siècle littéraire de Charlemagne ; elle précède la fin de l’année 787, qui vit rompre l’union projetée du jeune Constantin et de Rotrude. Cependant on y trouve la langue
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