Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/558

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grecque enseignée, la poésie latine cultivée, tes placets rédigés en vers, pour toucher plus sûrement le cœur des princes ; les épîtres qui portent une énigme à résoudre enfin tous les passe-temps d’une cour savante. Tel était déjà le pouvoir de l’Italie, de cette dangereuse et belle contrée où nos pères laissèrent leurs ossements sur tant de champs de bataille, mais où le génie français devait à chaque fois renouveler ses forces, et qui mêla son inspiration à tous les grands siècles de notre littérature[1] .

L'Espagne.-Les adoptianistes.

Quelle fut la part de l’Espagne, et que pouvait pour l’instruction de la chrétienté un pays livré à l’épée des musulmans ? La conquête musulmane ébranla moins qu’on ne pense la constitution de l’Église espagnole, à

  1. Sur Pierre de Pise, Éginhard « In discenda grammatica, Petrum Pisanum diaconum senem audivit.» Alcuin (Epist. 15) raconte que, dans un premier voyage en Italie, il connut Pierre de Pise, au moment où celui-ci venait de s’illustrer par sa dispute contre le juif Jules. Sur la vie de Paul Diacre et l’époque précise de son séjour en France, Tiraboschi, Storia, t. V, lib. III cap. III. La correspondance poétique de Pierre de Pise et de Paul Diacre est donnée par l’abbé Leboeuf, Dissertations sur l'Histoire ecclesiastique t I, p. 370 et suiv.

    Graeca cernerit Homerus
    Latina Virgilius,
    In hebraea quoque Philo.

    Paul répond :

    Graecam nescio loquelam ;
    Ignore hebraicam.

    Il entend déclarer, non pas qu’il ignore la langue, mais qu’il ne la parle point.