Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais la joie de ces conversions fut courte : sous le règne de Gondebaud (490), les Bourguignons devinrent ariens. Tel fut durant- longtemps le pouvoir de l’erreur dans la Gaule orientale, qu'en 452, s’il en faut croire les plus anciennes traditions de Mayence, les hérétiques égorgèrent Aureus, évêque de cette ville, pendant qu’il célébrait les saints mystères ; et qu’au sixième siècle.-Catulinus d’Embrun, chassé de son siège par les sectaires, se réfugiait à Vienne[1].

Au milieu du cinquième siècle, Salvien achevait d’écrire son livre du Gouvernement de Dieu. Il regardait autour de lui, et, parmi tant de nations qui couvraient le territoire de l’empire, il n’apercevait que des païens et des hérétiques. Du côté de l’idolâtrie, il voyait, les Saxons, les Francs, les Gépides ; les Alains, le reste, Visigoths, Ostrogoths, Hérules, Rugiens, Suèves et Vandales, appartenaient ou allaient appartenir à l’arianisme[2] (2). C’était donc vainement que l’Église avait compté sur les Germains. Elle s’était beaucoup promis de la simplicité de ces peuples, qui n’avaient encore abusé ni des

  1. Oros., lib. VII, c. XXXII. Socrat., Hist. eccles., VII, 30. Ammian., XXVIII, 5 « Jam inde temporibus priscis soholem se esse Romanam Burgundii sciunt. » Aviti Viennensis Epist. Saint Aureus est mentionné au martyrologe de Rhabanus Maurus, ap. Canisil Lectiones antiq., II, 2, p. 331. Cf. Serarius, Rerum Moguntin. II. Werner, Der Dom von Mainz.
  2. Salvien, de Gubernatione Dei, lib. IV « Duo enim genera in omni gente barbarorum sunt, id est aut haereticorum aut paganorum.»