Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/73

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d’Austrasie, et que tous deux se promenaient sur les murs de la ville, Hermanfried, poussé « on ne sait par qui, tomba dans le fossé, et ses sujets découragés passèrent sous la loi des vainqueurs. Les Bavarois subirent tôt ou tard le même joug. Ces trois peuples finirent par s’attacher aux lieux où le sort des combats les avait arrêtes. D’autres s’épuisèrent dans une lutte impuissante, dernier effort de la barbarie qui devait périr. Les courses des Saxons désolèrent durant trois cents ans les provinces du Nord. Les Slaves commençaient à se montrer, mais ce ne fut que pour fuir devant des armes plus fortes que les leurs. Un marchand nommé Samo, dont ils avaient fait leur roi, ayant ravagé le territoire des Francs, un envoyé de Dagobert vint enjoindre à ces barbares de respecter la paix des serviteurs de Dieu : « Si vous êtes les serviteurs de Dieu, répondit Samo, nous sommes les chiens de Dieu, pour mordre aux jambes les mauvais serviteurs. Il semble, en effet, que les irruptions qui se répétèrent dans la suite ne servirent plus qu’à tenir les chrétiens en éveil. On vit se succéder les Normands, les Hongrois, les Sarrasins, jusqu’aux Mongols, , qui furent l’épouvante du treizième siècle. Mais de ces nations guerrières, les deux premières ne se maintinrent qu’en venant se confondre dans la société chrétienne, qu’elles avaient fait trembler ; les autres passèrent comme des fléaux, afin d’ap-