Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/90

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la décadence de la monarchie de Constantin et de Théodose. Il écrivait à Justinien, tombé dans l’hérésie « Vous étiez le soleil du monde, et les pasteurs dès églises se réjouissaient de votre éclat. O notre bien-aimé Justinien, qui donc vous a a trompé ? qui vous a réduit à la part de Judas ?. Sachez que toute l’Italie, l’Afrique et l’Espagne, de concert avec la Gaule, anathématisent votre nom en même temps qu’elles déplorent votre perte. » Cet esprit si passionné pour la gloire de l’empire n’oublie pourtant point le salut des barbares mais il y travaille à la manière des évêques du siècle précédent, par les mains des princesses dont il éclaire le zèle, et des princes dont il maîtrise la fougue. Il écrit à Golosuinde, petite-fille de Clotilde, devenue l’épouse d’Alboin, roi des Lombards il l’invite à se souvenir de son aïeule, à détacher de l’arianisme le roi son époux ; il n’épargne ni les arguments tirés de l’Écriture, ni les souvenirs de Tolbiac et de Vouillé, ni les termes capables de flatter l’oreille de cette fille des Mérovingiens, qu’il appelle l’étoile et la perle de la chrétienté. En même temps, il portait une censure vigilante dans le palais des rois d’Austrasie. Comme Théodebert entrait un jour à l’église, entouré de ses leudes, dont il négligeait de réprimer les injustices, Nicetius interrompit les mystères : « Le sacrifice, dit-il, ne sera point achevé, si les excommuniés ne sortent d’abord. » Les excommuniés sortirent. Bientôt après,