Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 5.djvu/132

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peut le concevoir, ni la langue le proférer. Or, pour l’honneur de sa personne, cette noble Vierge, qui porte couronne au ciel, donne à ses chevaliers destriers et palefrois tels, que jamais on n’ouït dire que sur terre se trouvassent leurs pareils. Les destriers sont fauves, et blancs les palefrois ils courent plus que les cerfs, plus que les vents d’outremer. Les étriers, les selles, les arçons et les freins sont d’or et d’émeraudes, resplendissants et d’un travail exquis. Et ’pour compléter l’équipage qui convient à de grands barons, elle leur donne aussi un gonfalon blanc, où elle est représentée victorieuse de Satan, ce lion perfide. Ce sont là les chevaliers dont je devisais tout à l’heure. Le Père, le Fils, et l’Esprit-Saint les ont donnés à la dame du ciel pour se tenir sans cesse devant elle ; en sorte que ceux-là pourront s’estimer bien heureux, qui feront les œuvres requises, afin de vivre dans la société des saints couronnés de fleurs, au service d’une telle dame pendant l’éternité. » Ici l’auteur renonce à prolonger la description d’un bonheur que nul homme ne peut comprendre.. « Maintenant, achève-t-il, prions tous la Vierge Marie que pour nous elle se tienne sans cesse devant Jésus-Christ, et, qu’au bout de la vie elle nous fasse préparer l’hôtellerie du ciel. » Sans doute on peut trouver dans le Paradis de Frère Jacomino un luxe bien terrestre et des plaisirs bien monastiques : Rien ne semble moins at-