temps de discorde, à croire la vertu possible dans des rangs qui ne sont pas les nôtres, et à mesurer nos coups dans la mêlée, puisqu’ils peuvent tomber sur des adversaires dignes de tous nos respects[1] .
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0 papa Bonifazio,
Molto hai jocato al mondo.
Penso che jocondo.
Non te porrai partire.Cette satire, omise dans l’édition de Venise, 1617, se trouve dans l’édition princeps (Florence, 1490), et dans deux manuscrits dé la Bibliothèque nationale. Elle est attribuée à Jacopone par ses biographes. Mais tous la supposent composée avant la captivité du poëte, tandis qu’on y trouve deux allusions incontestables à l’attentat d’Anagni et a ta mort de Boniface VIII. Et plus loin
Fu là tua invenzione,
Subito in ruina !
Prest’eri in tua magione,
E nullo se trovone
A poter te garire..et plus loin:
Pensavi per augurio
La vita prolungare...
Vedemo per penato
La vita sterminare.Puis vient le récit d’une orgie qui aurait profané l’église de Saint-Pierre, un des jours les plus augustes de la semaine sainte. On reconnait là les accusations portées contre Boniface après sa mort mais on ne reconnaît ni la sainteté de Jacopone, ni sa verve, ni l’éclat de son style.
Peut-être les contradictions et les nombreuses variantes des textes imprimés et manuscrits nous permettraient une conjecture qui lèverait toutes les difficultés. Jacopone aurait écrit contre Boniface, encore tout-puissant, les ~premières stances de la chanson, qui, circulant ensuite parmi les ennemis du pape, se serait grossie d’allusions nouvelles, de récits fabuleux, de sacriléges invectives. Ainsi déchargerions-nous la mémoire du poëte en lui ôtant la moitié de sa mauvaise action et de ses méchants vers.