m’arrête, et je ne sais si la grâce de ce court tableau me trompe, en me rappelant une vieille peinture de Lorenzo de Credi. On y voit au premier plan l’Enfant Jésus couché par terre sur un peu de paille auprès se tiennent saint Joseph debout s’appuyant de son bâton, et la Vierge Marie agenouillée, dans tout le recueillement d’une sainte et dans toute la joie d’une jeune mère. A ses côtes et derrière elle paraissent les anges ; et le peintre n’a pas oublié le bœuf et l’âne, ces deux bons serviteurs à qui le peuple faisait partager la joie de Noël.
On trouve parmi les œuvres de Jacopone plusieurs autres compositions latines. Mais cet idiome des savants et des lettrés gênait encore l’humilité du converti et, comme il avait refusé les saints ordres pour rester frère lai, ainsi il abandonna le latin pour composer, non pas même dans la langue italienne, dans celle que Dante appelle la langue
Per virtutem Nati tui,
Ora ut electi sui
Ad patriam veniant.
Amen.
Voici l’indication des autres séquences latines insérées parmi
les poëmes de Jacopone :
F° 104, verso : Ave fuit prima salus.
F° 106, recto : Jesu, dulcis memoria.
F° 107 recto Verbum caro factum est.
F° 108, recto ; Crux, te, te volo conqueri.
F° 108, verso Cur mundus militat sub vana gloria.
F° 109, recto Ave, regis angelorum.
F° 111, recto : Stabat Mater dolorosa.