des cours, mais dans le dialecte des montagnes d’Ombrie, tel que le parlaient les derniers des laboureurs et des pâtres. C’est alors que sa verve jaillit, et qu’ayant trouve pour ainsi dire son canal naturel, elle se répandit à pleins bords sur un nombre infini de sujets, touchant tour à tour aux plus hautes questions de la métaphysique chrétienne, aux querelles qui déchiraient l’Église, aux mystères qui la consolent. Le recueil des poésies de Jacopone n’en contient pas moins de deux cent onze, qu’on à distribuées en sept livres. Mais nous les réduirons à trois chefs principaux les poëmes théologiques, les satires, et les petites compositions écrites pour populariser une sainte pensée ou pour célébrer une fête.
Malgré l’obscurité dans laquelle le pénitent de Todi voulut ensevelir ses études et son savoir, déjà nous en connaissons assez pour le ranger au nombre des théologiens. Nous n’avons pas oublié le poëme où, désabusé des disputes de l’école, il prend congé des docteurs et des livres, pour aller à la vérité par une voie plus courte. Mais il faut se défier de ces adieux que tant de grands esprits ont faits à la science, et qui ne les ont pas préservés de retomber sous ses lois, de vivre et de mourir à son service. Quand Jacopone croyait déserter la philosophie, il ne faisait que choisir entre les partis qui la divisaient et quitter les dogmatiques pour passer au camp des mystiques. Il y retrouvait une autre