pour consoler les âmes de la nuit d’ici-bas[1].
Ces oratoires sont couverts de peintures d’une exécution souvent grossière, qui trahissent des mains inhabiles c’est tout ce que pouvaient des ouvriers ignorants, travaillant à la hâte, à la lueur de la lampe, dans la crainte et sous la menace de la mort. Mais souvent aussi, à mesure qu’on promène le flambeau sur les saintes murailles, on y voit des images dont le dessin, la pose et le mouvement rappellent les meilleures traditions de l’art antique. En même temps, sous ces traditions perce déjà le principe qui les ranime et qui les transformera. Toute la foi des martyrs est dans le regard de ces figures que l’artiste mit en prières les yeux levés au ciel et les mains étendues. Mais partout la nouveauté de l’art chrétien se reconnaît à la pensée même, à l’inspiration qui a choisi les sujets de ces peintures, qui en a fixé l’ordre et proposé les types. Dans ces lieux désolés, où l’on s’attend à trouver les images d’une société proscrite, poursuivie, traquée sans
- ↑ Les catacombes, où déjà Bosio, d’Agincourt, Bottari avaient porté la lumière, vont sortir de terre par les admirables travaux du P. Marchi et de M. Louis Perret. En attendant ces deux grands ouvrages, on peut consulter le Tableau des Catacombes de M. Raoul Rochette, et les Trois Romes de M. l’abbé Gaume. Mais, si l’on veut recueillir surtout la poésie sainte, le symbolisme théologique, les souvenirs tout divins qui animent ces cimetières, il faut prendre pour guide M. l’abbé Gerbet : Esquisses de Rome chrétienne, t. I, p. 144 t. II, p.104. — Depuis la mort d’Ozanam ont paru les admirables travaux de M. de Rossi dont la science et les découvertes n’ont rien de comparable : de Rossi, Inscriptiones latinae urbis Romae, t. I, in fo, 1861. —, Bulletino di archeologia cristiana, 1865 et ann. suiv.– Roma sotterranea, 2 vol. in-fo.