miration, se tourna vers ses amis et leur dit : « Vraiment, voici le plus sublime état de religion que j’aie jamais connu ; celui-ci et ses compagnons sont les plus saintes gens dont j’aie entendu parler en ce monde, et c’est un très-grand péché que de l’injurier, lui qu’il faudrait honorer souverainement comme un véritable ami de Dieu. »
Il dit donc à frère Bernard : « Si vous voulez établir un couvent où vous puissiez convenablement servir Dieu, moi, je vous le donnerai volontiers, pour le salut de mon âme. » Et frère Bernard répondit : « Seigneur, je crois que ceci vous est inspiré par Notre-Seigneur Jésus-Christ, et pour son honneur j’accepte volontiers votre offre. » Alors ce juge, avec une grande joie et une grande charité, mena frère Bernard chez lui, puis lui donna la maison qu’il avait promise, la disposa et la meubla à ses dépens ; et dorénavant il devint le père et le défenseur spécial de frère Bernard et de ses compagnons. Frère Bernard, par la sainteté de sa vie, commença à être fort honoré du peuple, au point que bien heureux se croyait quiconque pouvait le toucher ou le voir. Mais lui, comme un véritable disciple du Christ et de l’humble François, craignant que l’honneur du monde ne nuisît à la paix et au salut de son âme, il partit un jour, et retourna près de saint François, et lui parla ainsi : « Père, le couvent de la ville de Bolo-