Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 5.djvu/352

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Et, après ces paroles, comme le mourant était au terme de sa purification, la tentation s’éloigna et la consolation vint. Alors, avec une grande joie, frère Jean dit à frère Matthieu : « Tu es fatigué. et l’heure est avancée ; je te prie donc d’aller prendre du repos. » Et frère Matthieu ne voulait pas le quitter ; mais finalement, à sa grande instance, il se sépara de lui et alla se reposer ; frère Jean resta seul avec le religieux qui le servait. Et voilà le Christ béni qui vient avec une très-grande splendeur et une odeur d’un excessive suavité, ainsi qu’il lui avait promis de lui apparaître encore une fois, quand il en aurait le plus besoin et il le guérit parfaitement de tous ses maux. Alors frère Jean, les mains jointes, remercia Dieu qui donnait une si heureuse fin à son grand voyage dans cette misérable vie ; il se remit aux mains du Christ et rendit son âme à Dieu, passant de cette vie mortelle à la vie éternelle, avec le Christ béni, qu’il avait si longtemps désiré et attendu. Et ce frère Jean repose dans le couvent de la Penna de Saint-Jean.

XXXI

Comment frère Pacifique, étant en oraison, vit l’âme de son frère aller au ciel.

Dans la province de la Marche, après la mort de saint François, deux frères vivaient sous la Règle