y a de dérisoire et de malintentionné dans ces fables. Mais la parodie suppose une poésie sérieuse, qu’elle remplace, comme la fumée annonce le feu qu’elle étouffe.
Et d’abord, en écartant les poëmes romanesques destinés aux plaisirs profanes des cours et des châteaux, je remarque toutefois que la peinture du monde invisible s’y introduit comme pour donner à la scène plus de profondeur. Parmi les preux de Charlemagne, je vois Guérin le Mesquin errant de royaume en royaume, servant tour à tour l’empereur Charlemagne, le prêtre Jean et le soudan de Babylone, jusqu’à ce que le pape lui impose en pénitence de ses péchés de visiter le puits de Saint Patrice, dans l’île d’Or. Le chevalier traverse les mers, aborde à l’île d’Or, pénètre dans un bois
indications. On trouve aussi des citations instructives dans le recueil de Poésies populaires latines publiés par M. du Méril (p. 298). J’y remarque une satire latine contre les faux visionnaires, qui altéraient par de grossières images, la pureté du dogme chrétien.
Heriger, urbis — Maguntincensis
Antistes, quemdam — vidit prophetam
Qui ad infernum se dixit raptum, etc.
M. du Méril mentionne le fabliau de sainte Gale qui ne se voult marier ; celui de la Bourgeoise qui fut damnée, sa fille menée pour voir les tourments de sa mère et les joies de son père. (Desroches, Hist. du Mont saint Michel, t. II, p. 341, catalogue de la Vallière, t. II, p. 133.) Trois visions latines indiquées au catalogue de Mss. de la bibliothèque Harleienne, t. III, p. 61 ; une autre enfin, citée par Warton, t. III, p. 34. Ajoutez-y la vision de Fulbert, publiée aussi par du Méril, p. 217.
Vir quidam exsiterat dudum heremita…