Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 5.djvu/407

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sures[1]. Des étoiles menaçantes étaient suspendues sur le front des excommuniés. Sur la poitrine des envieux, on lisait des runes de sang. Ceux qui avaient poursuivi les vaines félicités de la vie couraient sans repos dans une carrière sans but. Les. voleurs, chargés de fardeaux de plomb, allaient par troupes au château de Satan. Des reptiles venimeux traversaient le cœur des assassins ; et les corbeaux de. l’enfer dévoraient les yeux des menteurs [2] . –Mais le vieillard s’est vu ravir ensuite aux plus hautes régions du-ciel. Là, des anges radieux lisaient l’Évangile sur la tête de ceux qui firent l’aumône. Ceux qui jeûnèrent étaient entourés d’esprits célestes prosternés a leurs pieds. Les fils pieux rêvaient bercés sur les rayons des astres. Les opprimés, les victimes des forts ; portés dans des chars de triomphe, passaient comme des rois au milieu de la foule des saints. Cette douce image du paradis, substituée aux combats et aux banquets éternels du Walhalla, cette apothéose de

  1. Solar-liod, 58, 59. Cruenta saxa. Nigrae illae feminae. Trahebant tristi modo. Multos homines vidi. Sauciatos ire. In illis pruna obsitis viis. Cf. Inferno, VII, XIV, XXVIII . La peine des avares, des sodomites et des schismatiques.
  2. Solar-liod, 63, 64. Catervatim ibant illi. Ad Plutonis’ arcem. Et gestabant onera e plumbo. Hommes vidi illos. Qui multos pecunia et vita spoliarant. Pectora. Raptim pervadebant viris istis. Validi venenati dracones. Cf. le château de Satan, les chapes de plomb des hypocrites, les serpents qui poursuivent les voleurs de grand chemin. Inferno, VIII, XXIII, XXIV . Le dernier de ces rapprochements est si remarquable, qu’on aurait peine à le croire fortuit.