bles annales de ces rois qui s’égorgent ou se coupent les cheveux, que dans les récits du cloître, où se réfugient alors presque toutes les grandes âmes, toute l’intelligence, toute la vertu, tout ce qui doit civiliser le monde. Mais ce que j’y cherche et ce que j’y trouve déjà, c’est la poésie. C’est, au milieu du désordre des pensées et des images, l’art qui commence, et qui porte avec lui l’unité et l’harmonie. Les différences sont innombrables, mais déjà les ressemblances percent, et les traits principaux s’y fixent. L’enfer, le purgatoire et le ciel se succèdent dans le même ordre, et le paradis terrestre y a la même place. Le visionnaire est sous la conduite d’un guide surnaturel ; les démons ne manquent pas de l’assaillir, les anges de le défendre[1]. L’appareil des supplices n’a guère d’autres ressources que le fer, la glace et le feu. Les mêmes serpents courent dans les mêmes sables, dans les mêmes forêts épineuses. Le pont fatal est rarement oublié[2] Du fond du puits de l’abîme, Satan s’élève comme un géant, et les réprouvés se débattent sous ses mâchoires[3]. Le voyageur ne passe pas impunément au milieu de tant de flammes elles l’atteignent, mais elles le purifient[4]. Comment
- ↑ Inferno, IX, XXIII. Vision de Drihthelm; de s. Fursy. Purgatoire de S. PAtrick, etc
- ↑ Inferno XXXIII 46. Cf. S. Patrick. Vision de S. Paul, de Tundale, etc..
- ↑ Inferno XXXIV. Cf. Tundal. S. Antoine
- ↑ Purgatorio XXVII . Cf. S. Patrick et plus loin le bon larron de S.François, la vision d’Albéric, etc.