mirait, et le proclamait « la fleur des jeunes gens[1]. »
Lui-même prenait au mot les bruits flatteurs murmurés sur son passage. Ce fils de marchand, qui désolait son père par ses largesses, ne désespérait pas de devenir un grand prince. Les livres de chevalerie n’avaient pas d’aventures qu’il ne rêvât. Il conçut d’abord la pensée de conquérir sa principauté la lance au poing, en s’engageant à la suite de Gauthier de Brienne, qui allait revendiquer contre Frédéric II le beau royaume de Sicile. Ce fut alors qu’il eut un songe mystérieux : il se vit au milieu d’un palais superbe ; les salles paraissaient remplies d’armes et de riches harnais, des boucliers resplendissants étaient suspendus aux murailles et sur ce qu’il demandait à qui appartenaient ce château et ces armures, il lui fut répondu que tout cela serait à lui et à ses chevaliers. Il ne faut pas croire que dans la suite le serviteur
- ↑ Vita a tribus sociiis, « Stans in gradibus ecclesiae cum aliis pauperibus, eleemosynam gallice postulabat, quia libenter lingua gallica loquebatur, licet ea recte loqui nesciret. » II « Vir sanctus alta et clara voce laudes Domini gallice cantans. » Cf. Vita a sancto Bonaventura cap. II. Thomas de Celano, cap. III. Vita a tribus sociis, cap I : « Liberalior et hilarior, datus jocis, et cantibus, civitatem Assisii die noctuque circumiens. ut filius magni principis videretur. A sociis suis eligitur in Dominum, ut secundum voluntatem suam faceret, ex pensas. Fecit ergo sumptuosam comestionem parari, sicut multotiens fecerat. Cumque refecti de domo exissent, sociique simul eum praecederent. euntes per civitatem cantando, ipse, portans in manu baculum quasi dominus, parum retroibat post illos. » Wadding, Annale Minorum, 1 « Cives Assisiates eum vocabant juvenum florem. »